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Gretchen
« La première mission du Cabaret sera de ramener les choses à de plus justes proportions, en dénonçant le ridicule de ces inévitables phénomènes d’après-guerre. »
Germain Muller
Mein Name ist Gretchen
Ich-wusst-von-nichts,
Nichts von Nazibönzschenbösewichts,
Nichts von Dachau, von Auschwitz nichts, (…)
Drum ruht auch sanft heut mein Gewissen
Frisch gestrichen, neu lackiert und aufpoliert,
Als Made im guten Germany
En 1946 dans la revue Steckelburri Schwingt, la première du Barabli, s’exprime une drôle de poupée sortant de son coffret. Dans le sketch Puppen die sich entpuppen, qui sera repris à l’occasion des dix ans du Barabli, Dinah Faust joue une poupée grandeur nature. Celle-ci dit n’avoir rien su des atrocités de la guerre, se laissant simplement portée, fidèle à la nation allemande.
Le prénom « Gretchen » n’est pas anodin pour donner vie à cette poupée : contraction de Margaret, Gretchen évoque en effet une figure naïve, archétypale de l’Allemande de la campagne, ici une petite blonde en costume bavarois. Pendant l’occupation allemande, ce prénom– par ses sonorités bien dures pour la langue française –acquit une connotation péjorative.
Il est aussi le prénom de l’amante du docteur Faust dans le mythe notamment repris par Goethe, Gretchen étant la jeune fille pieuse dupée par le diable Méphisto.
Le poème, écrit en alsacien et en allemand, atteste du talent d’écriture de Germain. La subtilité de ses références n’échappe pas au public alsacien d’après-guerre. L’interprétation sensible de Dinah Faust, elle-même d’origine allemande, permet de s’interroger sur ces personnes que l’on a pu accuser de collaboration « passive » pendant la Seconde guerre mondiale.
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